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Je vis dans la peau d'une lycéenne taiwanaise grâce au Rotary

25 Jul

Publié depuis Overblog

Me re-voilà ! Je suis vraiment désolée de ne pas avoir donné de nouvelles depuis longtemps. Je mets une parenthèse à mon blog jusqu’à mon retour en France (qui s’avère être demain). Concernant mon retour, je décolle de Taipei le 26 juillet à 23h30. Pour mon dernier jour, je compte bien aller au lycée. Ne suis-je pas de type Ming Mingus scolarus ? Mon avion arrivera à Francfort le  27 juillet. C’est un vol direct de 13 heures.     de 3h du matin à 8h du matin pour profiter un maximum. J’ai l’impression de passer mon temps dans la paperasse et au téléphone. Tous les jours (ou plutôt toutes les nuits), j’essaie de planifier la journée du lendemain.  

Non seulement, je dois rendre visite à toutes les personnes importantes de mon année, mais je dois aussi m’occuper d’acheter les cadeaux.  Les souvenirs, c’est un véritable casse-tête. A qui dois-je offrir des cadeaux ? Si j’en offre à l’un, il faut que j’en offre à l’autre. Que dois-je acheter qui soit taiwanais, nComment je vis les derniers jours ? Les jours s’écoulent normalement. Maintenant, mes nuits s’étendenti trop cher, et ni trop lourd ?   Pour les visites, j’ai d’ores et déjà dit au revoir à mon Rotary club. Ils m’ont offert un casque pour écouter de la musique. J’ai prévu un repas avec ma deuxième famille d’accueil et l’actuelle. Je dois encore finaliser un repas avec la première  et la troisième d’accueil. Je compte aussi dire au revoir à Sunny, la rotarienne qui a toujours été là pour moi. Rien qu’avec ça, toutes mes soirées sont prises et je peux oublier les sorties avec mes classmates. Je suis vraiment déçue car ce sont pourtant elles avec qui je me sens le plus proche. C’est pourquoi, je vais quand même en cours pendant les vacances. Je pensais que les profs seraient plus cools mais c’est plutôt le contraire. Même pendant les pauses, elles sont en train de travailler. L’école est donc un peu ennuyeuse en ce moment. Dès que j’ai du temps libre, j’y vais. Il y a quelques jours, mes parents français m’ont fait remarquer que je n’avais aucun document prouvant que j’avais passé un an dans un lycée taiwanais, que pendant quelques mois j’avais eu des cours de chinois. Donc, autre chose dont il faut que je m’occupe.   J’ai encore trop de bagages. Je me fais peur car j’aurais eu une centaine de kilos d’affaires pour un an. Lorsque mes parents sont rentrés en France, ils ont pris avec eux 20 kg. Il y a deux mois, j’ai envoyé deux gros colis par bateau totalisant 38 kg (j’en ai eu pour 50€ mais il faut trois mois pour les recevoir). Dans l’avion, j’ai  droit à 30kg en soute et 7kg en cabines. Je ne serai pas si ce sera assez …   Je vais maintenant essayer de décrire mes impressions à la veille du départ.   Cela m’attriste de le dire, mais j’attends mon retour avec impatience. Non pas que je n’apprécie pas Taiwan, au contraire. C’est devenu mon second pays. Mais là, je suis FATIGUEE . J’emploie le mot « fatiguée », non pas dans le sens physique, mais moral. Je serai restée à Taiwan 11 mois et 11 jours et si on compte les trajets, j’aurai quitté la France 11 mois et 12 jours. Je suis arrivée âgée de 15 ans, j’en repars à 16. En y repensant, je me trouve jeune. Maintenant, je suis lasse.  Pendant cette année, j’aurai appris une nouvelle langue, me serai fait de nouveaux amis, aurai découvert une autre culture, aurai évolué dans un environnement différent. Imaginez les premiers mois où je ne comprenais rien. Tous les jours, j’entendais des mots vides de sens pour moi. Rien que pour demander de me passer le sel, je mettais plusieurs minutes à m’expliquer. Toujours, je devais chercher un moyen de me faire comprendre. A la fin de l’année, mon chinois étant devenu assez bon, c’était plus simple. Mais c’est usant  de toujours chercher à se faire comprendre et surtout de faire comprendre à notre interlocuteur qu’il doit trouver un moyen de nous faire comprendre ses paroles. Il n’y a rien de plus agaçant qu’une personne qui nous dit une phrase qu’on ne comprend pas,  puis qui la répète encore et encore, en parlant plus fort, comme si une voix divine allait nous éclairer sur la signification de ce charabia. Zut quoi ! Si un étranger ne comprend pas, il faut changer de mots ou expliquer la signification. Ici, j’ai dû me faire des amis. Bien sûr, il y a « ami » et « ami ». Des vrais amis, j’en ai eu un pendant cette année : Emma. Parmi les taiwanais, j’ai aussi des « amies » mais c’est différent à cause de la barrière de la langue et de la culture. Avec eux,  je n’évoque pas de sujets sensibles, intimes. On ne parle pas de nos problèmes car lorsqu’on en a, on a rarement la patience de les expliquer. J’ai aussi des centaines de copines avec qui je dois  passer un peu de temps. Enfin, dans mon cas, la partie « se  faire des potes à Taiwan »  fut agréable. Accepter une autre culture totalement différente  demande de l’ouverture d’esprit. Ce n’est pas simple de s’intégrer en un an. Même maintenant, certains aspects culturels et quotidiens m’échappent, beaucoup sont connus mais pas compris. Par exemple, je ne  pourrai jamais me faire à l’idée de les voir manger leur viande en recrachant les os dans leur assiette. C’est plus fort que moi, je ne supporte pas. Evoluer dans un environnement différent : quelle différence entre mes Vosges et Taipei. Le bruit ici est en train de m’achever. Je veux entendre le bruit des oiseaux. Mais le point le plus difficile, celui qui m’a demandé le plus d’effort, est d’avoir constamment eu à m’adapter. Ce fut un grand changement en venant à Taiwan, même si bien vécu car souhaité ; grand changement avec les familles dont le mode de vie est différent. Et il faut suivre, vite, très vite. On a à peine le temps de s’y faire que déjà, on se trouve dans un nouveau milieu familial. Il faut boucler les valises (je déteste faire ça), aller vivre dans un lieu inconnu avec des étrangers, sortir les valises et s’intégrer le plus vite possible. A la fin, je confondais souvent les règlements des familles. Je mélangeais les horaires, etc. Même  mes « amis » taiwanais n’ont pas les mêmes habitudes. Pour rencontrer le plus de personnes possibles, j’ai du côtoyer des gens totalement différents. J’ai dû adapter mes sujets de conversation selon les personnes, me souvenir de leurs centres d’intérêts .   En fait, ce qui me manque le plus, c’est d’avoir un chez-moi. A Taiwan, il n’y a eu aucune famille où j’étais vraiment à l’aise. A chaque fois que j’avais soif, je demandais si je pouvais prendre un verre d’eau, sans jamais me servir directement. Quand on regarde la tv, je m’assois toujours bien droite sans jamais oser m’étaler sur le canapé. Ce sont  de petites choses banales mais elles me manquent comme : pouvoir être tranquille chez moi, passer la journée en pyjama, pouvoir exprimer mes désirs quant aux chaînes de tv. Je veux ma maison.   Le rêve, serait que mes parents emménagent à Taipei, qu’on ait une maison pour nous et que je puisse continuer de fréquenter mon lycée taiwanais, sortir avec mes amis.   Mais je m’estime bien chanceuse. Rares sont les filles de mon âge qui ont la chance de vivre une année comme celle-ci. J’ai l’impression d’avoir tellement vécu en un an. Je ne sais pas ce que me réservera le futur, mais je sais que jamais je n’oublierai cette année. Elle m’aura changée  à jamais. Nous sommes plusieurs étudiants d’échange à le dire, nous nous sentons plus épanouis, plus matures. La grande majorité d’entre nous attrapons le virus du voyage, des découvertes, des nouvelles expériences.   Cette année est finie c’est une évidence. Même en revenant à Taiwan, ça ne sera jamais pareil. Mais mon échange aura laissé des marques indélébiles en moi. Je le vois comme le prologue d’une nouvelle vie qui me laisserait pour morale le slogan de Nike : « just do it » Et si maintenant je suis triste de devoir rentrer, quitter mon habit de lycéenne taiwanaise, je suis heureuse de pourvoir dire :  « I did it ! »  

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L
Bien que je ne vous connaisse pas, j'ai lu tous vos articles avec intérêt de votre blog. J'espère pouvoir un jour vous rencontrer au club de Saint-Dié , et évoquer avec vous , par votre expérience, les us et coutumes de mon pays natal. jean LO
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S
ns sommes très heureux de ton retour,ns t'attendons avec bonheur, ns osons espérer que tu ne seras pas trop fatiguée pour être parmi nous le 05.08.2013 repas rotarien à la maison ,bien sûr tes parents sont prioritaires. bisous à très bientôt. danielle et bernard
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R
Cette photo résume toute une année : Taiwan est à ta portée. <br /> Je suis content de ton retour en France, mais je suis aussi triste. En effet, fini tes articles, et la joie avec laquelle j'essayais de trouver les meilleurs commentaires à t'apporter. <br /> Par l'intermédiaire de ton blog, j'ai vécu avec toi cette année qui nous a fait découvrir tant de choses sur ce pays qui nous était inconnu. Merci d'avoir pris le temps de l'écrire. Bon retour dans les Vosges, un temps te seras sûrement nécessaire pour te ré-adapter à nos rythmes mais surtout à la nourriture. <br /> A bientôt.
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A
Juste te dire....bienvenue chez toi ! je t'embrasse affectueusement
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